Henri CADIOU (1906-1989)
Orphelin de père, Henri Cadiou est contraint d'abandonner l'école Estienne pour gagner sa vie en réalisant des travaux de graphisme publicitaire. Il profite de ses heures de liberté pour dessiner, peindre et tenter, notamment grâce à des cours du soir, d'assouvir sa soif inextinguible de connaissances pour des domaines aussi divers que l'esthétique, les mathématiques, la poésie ou l'histoire de l'art.
En 1935, il fonde avec d'autres artistes le groupe Regain, très influencé par la pensée de Jean Giono. Beaux Arts décrit ce groupe de jeunes artistes comme un centre d'information et de liaison des tendances nouvelles des arts contemporains. Le groupe organise concerts et débats auxquels participent notamment Cocteau ou Supervielle
Henri Cadiou fait sa première exposition particulière dans une galerie parisienne, intitulée « Peinture de la réalité », en 1943. Ses influences proviennent notamment du mouvement cinématographique néoréaliste (Rossellini, De Sica, Visconti…).
A la fin de la guerre, Henri Cadiou cherche à réunir des peintres partageant ses conceptions artistiques. Il constitue alors le mouvement des Peintres de la réalité et organise la première Exposition Internationale des Peintres de la Réalité en 1955, réunissant 15 peintres de différents pays. Le mouvement des Peintres de la réalité devient, grâce au Salon Comparaisons, le groupe Trompe l'œil/réalité, et connaît un rayonnement international. Henri Cadiou, membre fondateur, en a été vice-président-fondateur et chef de groupe durant 34 ans. Dès la fin des années 1950, le Salon Comparaisons entreprend une politique internationale très active avec des expositions au Japon et au Mexique ainsi que dans de nombreux autres pays.
En 1961, Henri Cadiou expose au Salon comparaison son premier trompe l'oeil, une parodie de Fontana. Ses oeuvres ne cesseront de témoigner d'une attirance pour les sujets à la fois peu conformistes et profondément chargés de symbolisme. Leur réalisme très poussé sert essentiellement une peinture de contestations.
Parallèlement à la peinture, Henri Cadiou fonde puis dirige une école de dessin d'art graphique dans le 13ème arrondissement de Paris (qui se nomme aujourd'hui Lycée Corvisart des Arts Graphiques).
Henri Cadiou s'engage en 1971 dans une lutte longue et intense pour la survie de la Cité fleurie, cité d'artistes unique à Paris, menacée de destruction par les appétits de promoteurs immobiliers. En tête de cette mobilisation, Henri Cadiou obtient la victoire avec le rachat de la Cité fleurie par l'Etat en 1981 (cf. Archives INA).
Aujourd'hui, le jardin jouxtant la Cité fleurie, boulevard à Arago dans le 13ème arrondissement de Paris porte son nom, tout comme la rue dans laquelle se trouve la maison où il peignait l'été, à Moulins Engilbert dans la Nièvre.
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